La perspective s’est imposée comme une architecture efficace de la pensée et de l’action dans des domaines aussi variés que les arts, les sciences et la vie quotidienne. Elle est partout et contribue encore à étayer une bifurcation entre des styles différents, entre le réalisme et les diverses tentatives d’actualisation de l’idéalisme transcendantal et, plus précisément, entre les approches ontologique ou relationnelle du réalisme. Il devient pourtant difficile de penser que la nature est une création de l’esprit ou que l’homme n’a pas d’influence sur la matière. Ces deux mondes sont désormais profondément intriqués et nous conduisent à explorer la transdisciplinarité. L’objectif de ce travail est de proposer une “autre anthropologie” fondée sur le mouvement des corps et un « relâchement effectif de tous les dualismes » qui va permettre de réinstaurer une continuité du monde. Elle repose sur une réconciliation des sciences sociales et des sciences du vivant et de la matière, sur l’observation à une échelle que les physiciens appellent « à grains fins » et qu’ils distinguent du « gros grain », celui de notre quotidien, des objets et des êtres substantialisés. Elle repose aussi sur une attention portée aux mécanismes relationnels les plus fins, tels, entre autres, les modes de perception et d’action, la soma esthétique, l’étude des rythmes et des modes de synchronisation et des phénomènes de syntonisation.