Chapitre D'ouvrage Année : 2024

"Cœur de Lilas" (1931-1932) : envisager la contribution d’Anatole Litvak aux débuts du cinéma parlant en France

Résumé

Litvak's early career in France appears both exemplary and singular compared to the trajectories of his colleagues from Germany. His status as a dual Russian-German exile undoubtedly made him a precursor, even a model, in terms of integration into the French film industry. Litvak loved Paris and seized every opportunity to film there. Having arrived before 1933, he adapted more easily to working practices and opened the way for his colleagues, contributing to the recognition of the added value exiles brought to French cinema. This earlier arrival enabled him to take part in the debate on the direction talking pictures should take: he defended a fully visual medium, a conception clearly marked by his experience at Ufa, and he intended to make his mark stylistically. His first French film, “Cœur de Lilas” ("Lilac") boasts a cinematography distinguished by great mobility, fluidity and a quest for truth in emotion and atmosphere. This cinema of movement, which gave French production its rhythm, was also “realistic” (Litvak used the word); it's roosted in the street where the camera must descend and display its freedom. It contributed to the development of the populist vein in French cinema and the advent of “poetic realism” films.
Le début de carrière de Litvak en France apparaît d’emblée à la fois exemplaire et singulier au regard des trajectoires de ses collègues venus d’Allemagne. Son statut de double exilé russo-germanique lui permet sans doute d’être un précurseur voire un modèle pour ce qui regarde l’intégration à l’industrie cinématographique française. Litvak aime Paris et saisit les opportunités pour y tourner. Arrivé avant 1933, il s’adapte plus facilement dans ses pratiques de travail et ouvre la voie à ses collègues, participant à faire reconnaître la plus-value qu’apporte les exilés au cinéma français. Cette arrivée antérieure lui permet de participer au débat sur l’orientation que doit prendre le cinéma parlant : il défend alors un media pleinement visuel, une conception manifestement marquée par son expérience à la Ufa, et il entend imprimer sa marque stylistiquement. Son premier film français, "Cœur de Lilas" revendique un cinéma qui se démarque par une grande mobilité, une fluidité, et une quête de vérité dans l’émotion et l’atmosphère. Ce cinéma de mouvement qui impulse du rythme à la production française se veut par ailleurs « réaliste » (Litvak emploie le mot), ancré aussi dans la rue où la caméra doit descendre et où elle affiche sa liberté. Il participe du développement de la veine populiste du cinéma français et de l’avènement des films du « réalisme poétique ».
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Dates et versions

hal-04867958 , version 1 (06-01-2025)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04867958 , version 1

Citer

Nedjma Moussaoui. "Cœur de Lilas" (1931-1932) : envisager la contribution d’Anatole Litvak aux débuts du cinéma parlant en France. José Moure, Vincent Amiel, Massimo Olivero. De René Clair à Jean Renoir. Réalismes des années 1930, Les Impressions nouvelles, p. 206-230, 2024, (Caméras subjectives), 978-2-39070-180-4. ⟨hal-04867958⟩
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