« Les préfaces romanesques anglaises des XVIIe et XVIIIe siècles : un art de la séduction ? ».
Résumé
Résumé : Pour introduire leur œuvre, les romanciers de la première modernité ont beaucoup recouru au topos du manuscrit trouvé, à des fins d’authentification de leur récit. Leurs protestations de véracité équivoques peuvent être interprétées comme des tentatives de séduction d’un lectorat qui prend plaisir à reconnaître une formule devenue topique (Jan Herman). Mais avec le temps et l’accès du roman à un statut plus respectable, le procédé en vient à perdre de son pouvoir de séduction, pour laisser la place à des préfaces contenant des considérations d’ordre théorique. Pour remédier à l’aridité de ces nouveaux discours et ne pas prendre de pose docte vis-à-vis d’un lectorat peu disposé à ce qu’on lui inflige des leçons, les romanciers se sont mis à décrire les liens entre le roman et son paratexte en recourant à tout un arsenal de métaphores architecturales, vestimentaires et culinaires, qui confèrent à leur préface un nouveau pouvoir de séduction, inédit jusqu’alors.