La communication mettra l’accent sur les enjeux de médiation liés au phénomène dit de « plateformisation » des contenus audiovisuels et cinématographiques. Il s’agira ainsi d’identifier les déterminants de la tendance actuelle à la normalisation et d’en apprécier la portée. Pour ce faire, elle se composera de trois parties. La première rapportera le processus aux conditions socio-techniques des activités : c’est alors l’uniformisation des dispositifs en ligne qui sera éclairée par l’étude des effets de l’externalisation de leur production à un groupe restreint de prestataires. La deuxième se centrera sur la prédilection des médiations « humaines » par opposition à la délégation technique de la recommandation et de la mise en visibilité des contenus : c’est alors le processus de « remédiation » (Bolter, Grusin, 2000), c’est-à-dire la réactualisation de logiques déjà éprouvées dans la diffusion des œuvres et leur valorisation symbolique, qui sera mis en lumière. La troisième s’intéressera aux déterminants plus foncièrement économiques et notamment aux cessions des droits de diffusion. L’acquisition de ces droits auprès des producteurs et cataloguistes étant en partie fonction des stratégies de valorisation et des modalités d’éditorialisation (Souchier et al., 2019) proposées par les acheteurs, c’est alors l’instauration de « conventions » nouvelles, par la maîtrise de compétences et codes spécifiques aux « mondes de l’art » considérés (audiovisuel ou cinématographique), qui devient facteur d’homogénéisation des pratiques. Au final, ces formes récentes d’intermédiation de la culture (Jeanpierre, Roueff, 2014) favorisent la polyvalence des acteurs qui se positionnent désormais sur plusieurs phases productives ainsi que de la généralisation de rapports de coopétition entre eux. C’est une des manifestations prégnantes de la façon dont le procès de « plateformisation » reconfigure filières et activités.