Sur les traces du Vaisseau fantôme : éditions, réceptions et études françaises (1870-1914)
Résumé
La première française du Vaisseau fantôme de Wagner se tient exactement 50 ans après la création à Dresde de 1843. Après Lille, Toulouse et Rouen, l’Opéra-Comique accueille l’opéra en 1897, alors que l’œuvre de Wagner, désormais bien diffusée en France depuis 1891, fait l’objet de polémiques incessantes. Le présent article se propose d’étudier la diffusion en France de cet ouvrage de jeunesse au concert, sur scène ou par les éditeurs et sa réception dans la presse et les écrits musicologiques entre 1870 et 1914. Conçu dans une structure dont les formes vocales traditionnelles (air, duo, etc.) sont encore les pivots, l’ouvrage surprend aussi par une utilisation encore embryonnaire des leitmotivs. Le Vaisseau fantôme ne s’impose donc pas au répertoire des théâtres avant la Première Guerre mondiale. Il peine aussi à séduire des critiques ou compositeurs, plus attirés par les ouvrages de la maturité de Wagner, à quelques exceptions près, comme Étienne Destranges qui en distingue toutes les beautés et les prémices esthétiques des grandes œuvres à venir.