La parcelle ZH 6 est le seul terrain travaillé actuellement sur la zone archéologique des Terres Noires. La présence dans les labours de nombreux tessons de céramiques, de fragments de meules et d'une concentration très importante de terres cuites architecturales montre que nous sommes en présence d'un indice de site archéologique important. La parcelle avait déjà fait l'objet d'un ramassage au sol du matériel archéologique afin de caractériser et de dater au mieux l'occupation du site. Le lot contient des fragments de meules en basalte, un grand nombre de terres cuites architecturales et un mobilier céramique intéressant (Delhoofs 2012a). Cet ensemble montre un faciès relativement homogène daté de la période gallo-romaine, avec peu de pollution, plutôt représentatif du Ier au IIIe s. de notre ère. Les témoignages les plus anciens correspondent au changement d'ère. De nombreux éléments permettent d'identifier une occupation importante au Ier et au IIe siècle. La céramique récoltée semble indiquer une très nette régression de l'occupation au IIIe siècle. Le mobilier en verre indique les mêmes périodes d'occupation. Une concentration de scories de fer, ainsi qu'un fragment de creuset, ont été relevés dans l'angle sud-est de la parcelle. Une fouille clandestine menée dans les années 1965-1970, sur la parcelle contigüe (ZH 5) fut conduite par M. Castraner. Dans la partie basse de la parcelle, beaucoup de murs en simple appareil d'une cinquantaine de centimètre de hauteur préservés se coupaient à angles droits. Dans la partie médiane de la parcelle, un dallage en mortier de chaux, de forme pratiquement carrée, d'environ 15 à 20 m2, était en excellent état lors de sa mise à jour. M. Castraner aurait confié que seul un objet métallique interprété comme une clé et un vase entier perdu lors d'un nettoyage à l'eau provenaient de la fouille. À la fin de la campagne de fouille et en l'absence de résultats tangibles, un engin mécanique aurait ouvert des tranchées perpendiculaires. Le site a finalement été nivelé et remis en prairie. L'objectif du sondage était de comprendre les anomalies révélées par la prospection géophysique. À la lumière de la fouille, il ressort différentes observations. Tout d'abord la présence d'un dipôle négatif, interprété comme une possible meule, n'a pas trouvé d'explication archéologique. Il est donc nécessaire, à l'avenir, de rester prudent quant à l'interprétation de ce type d'anomalie. L'anomalie linéaire la plus à l'est trouve son origine dans la présence d'un fossé et d'un drain alors que la réponse magnétique pouvait laisser attendre la présence d'un mur. Il faut noter cependant que la réponse de susceptibilité magnétique n'était pas nette dans sa cratérisation et les valeurs observées pouvait laisser attendre la présence d'un mur ou d'un fossé. La seconde anomalie linéaire qui devait être recoupée par le sondage (à l'ouest), ne trouve pas d'explication claire. Là encore, si un mur pouvait être attendu, cloison interne de l'hypothétique bâtiment, aucun vestige de ce type n'a été mis en évidence. Au contraire, un possible fossé ou une structure fossoyée (possible cellier) a été mis en évidence lors de la fouille. Le lien avec l'incinération est cependant plus difficile à percevoir si ce n'est que cette dernière est postérieure au possible fossé abordé dans la fenêtre 2. Au regard des vestiges mis en évidence lors de la fouille, c'est certainement celle d'un ou deux fossés doublé d'un drain, fortement compacté, qu'il faut retenir obligeant à rejeter l'hypothèse d'un bâtiment pour celui d'un enclos fossoyé. La découverte d'une incinération au sein de ce possible espace clos permet de proposer l'hypothèse d'un espace funéraire même si aucun lien stratigraphique n'associe ces deux structures.