La théorie mathématique de la viabilité (Aubin, 1991) étudie la compatibilité entre un système dynamique et un ensemble de contraintes. Ce formalisme permet de proposer des définitions pour les concepts liés à la durabilité et d’étudier les liens entre ces concepts, comme la robustesse et la résilience. Dans ce cadre, il est possible d’éviter les arbitrages entre les préoccupations de court terme ou de long terme. Il permet aussi de prendre en compte simultanément plusieurs aspects de la durabilité. L’intérêt suscité par la théorie de la viabilité a entraîné des travaux en informatique pour rendre opérationnels les outils d’analyse proposés. C’est à l’heure actuelle, avec le changement de pratique qu’elle suggère, la principale limite à sa mise en œuvre. En effet, même si elle est rattachée au contrôle optimal, la théorie de la viabilité propose un changement de perspective par rapport à l’optimisation. Avant de se poser des questions en termes d’objectif à optimiser, on s’intéresse à la définition des états souhaitables et des moyens admissibles pour y maintenir le système étudié, ainsi qu’aux conséquences pour les évolutions possibles du système. Plusieurs exemples sont proposés pour expliquer l’intérêt de la démarche au-delà de la théorie mathématique.