Psychologie du travail - PT
Cet axe réunit des chercheurs de la psychologie du travail qui s'intéressent aux mutations contemporaines de leur objet d'étude, qui cherchent à rendre compte des diverses transformations qui s'opèrent sur l'activité professionnelle et à en saisir les enjeux et les risques pour le salarié et l'organisation.
Le projet de l'axe "Psychologie du travail" est de travailler sur les conséquences des changements technologiques et organisationnels sur les salariés, leur activité, leur parcours professionnel ainsi que sur leur environnement social. Dans une perspective d'accompagnement de ces mutations, il s'agit d'appréhender la nature des transformations en oeuvre et d'en saisir les répercussions pour les individus et les organisations. Les recherches conduites se font en collaboration avec des partenaires industriels et avec l'implication des salariés (type "Recherche-action").
Mutations du travail et modalité d'acceptation des technologies
Les mutations professionnelles en cours sont particulières. Elles se caractérisent par la diffusion massive d'un grand nombre de technologies de l'information et de la communication (TIC) :
- dans différents secteurs de l'entreprise (gestion des ressources humaines, formation, communication, production),
- dans diverses dimensions de l'activité (des tâches d'exécution à dominante physiques aux activités à fortes exigences cognitives, des activités individuelles aux activités collectives),
- et sur tout le processus de travail (de l'exécutant au concepteur en passant par l'encadrement et le client).
La mise en oeuvre de ces environnements numériques (technologies collaboratives, de formation, d'aide à la décision, de communication) fait apparaître de nombreuses questions, d'ordres théoriques et pratiques : diversités des usages, reconstruction des savoirs, problème de représentation, formalisation, régulation et asymétrie de la communication homme-homme et personne-machine, reconfiguration des logiques et des prescriptions au travail, évolution de la charge de travail (d'une pénibilité physique vers une pénibilité mentale). Notre objectif scientifique consiste dès lors à étudier ces nouvelles formes de travail et à rendre compte des enjeux et des usages qui se développent à l'occasion de la conception, de la diffusion et de l'appropriation des TIC dans les organisations ; tant sur ses aspects professionnels et organisationnels que sur des dimensions sociales, cognitives et psychologiques.
Souffrances au travail
L'asymétrie est inscrite de fait dans les relations de travail à travers le lien juridique de « subordination » et l'écart de pouvoir entre employeurs et salariés. Les aménagements et configurations de cette asymétrie préoccupent la psychologie du travail et des organisations depuis ses origines. Cet axe, tout en analysant les conséquences et enjeux psychiques de ces relations, interroge les formes d'organisation du travail socialement construites et les processus d'interaction entre les éléments individuels, organisationnels et institutionnels en jeu dans les transformations actuelles du monde du travail : intensification du travail, précarisation des salariés, atteintes à la santé, mutations liées aux technologies de l'information et de la communication. Le monde du travail actuel illustre avec pertinence les questions posées par ce que d'aucuns appellent la liquidification des formes du lien social.
Les conditions de travail et les conditions d'emploi que subissent actuellement les travailleurs nous interrogent en particulier sur les axes suivants :
- comment interagissent les trajectoires professionnelles et le rapport à la santé des travailleurs ? Comment s'amplifient les processus de vulnérabilisation et de stigmatisation qui touchent bien souvent à la fois le travail et la santé ?
- comment comprendre les différentes formes de violence psychologique engendrées par les pratiques managériales actuelles (flexibilisation, plans sociaux, fusions acquisitions, etc.) et leurs dysfonctionnements ? Comment se construisent socialement ces violences et quels acteurs et processus sont en jeu dont l'analyse permettrait de dégager d'autres constructions possibles, moins pathogènes ?
- que peut-on apprendre de la comparaison des différentes formes d'organisation du travail, et de leurs effets, entre des métiers confrontés à la même problématique (cas des métiers en contact avec la mort) ?
Ces interrogations questionnent aussi la place prise par certains courants de la psychologie sociale (théorie de l'engagement, recherches sur le leadership et le changement social, etc.) dans la construction des formes de management actuelles et des dérives ou effets pervers liés à cette appropriation.
Membres:
- Marc Eric BOBILLIER CHAUMON (PU)
- Bruno CUVILLIER (MC)
- Elsa LANEYRIE (MC)
- Sabrina ROUAT (MC)
- Philippe SARNIN (PU)
- Jacques VACHERAND-REVEL (MC-HDR)