Fondements et bornes de l'environnement de réalité virtuelle : Quelles conséquences esthétiques ?
Résumé
Symbolisé par le port du visiocasque ou par une confrontation prudente de l’utilisateur•rice aux écrans du CAVE (Cave Automatic Virtual Environment), le dispositif de réalité virtuelle est toujours à la fois séparation (interface) et passage (immersion et interaction dans l’environnement virtuel). Il est un seuil, une porte ouverte sur un paysage qui conserve certaines accointances avec le réel, mais qui propose dans le même temps quelques particularités fondamentales. Ce nouveau territoire est numérique (sa langue est le code) et artéfactuel, il est provoqué de toutes pièces par l’individu et pour l’individu. C’est pourquoi il possède une simple loi, qui résonne d’ailleurs comme un impératif duquel il ne peut se détourner. Cet environnement doit répondre nécessairement aux contraintes prescrites par le corps humain et notamment par les aspects sensorimoteurs, cognitifs et émotionnels qui le constituent.
Si notre frontière distingue deux territoires, c’est donc ici ceux de la vie quotidienne (le monde réel) et de la vie extraordinaire (le monde virtuel). Mais les sépare-t-elle vraiment ? Le participant ne se retrouve-t-il pas plutôt à ces deux endroits en même temps ?
Dans le cadre de notre interrogation autour des frontières, nous proposons d’apporter à l’analyse des environnements de réalité virtuelle une réflexion esthétique qui s’articule autour des postulats issus des sciences cognitives et de la physiologie.