« Introduction à la Fabrique interdisciplinaire des savoirs »,
Résumé
À tort ou à raison, nous avons tendance à appréhender les apports scientifiques et à jauger leurs valeurs sur leurs capacités à rendre compte de l’objet qu’ils étudient. C’est pourquoi les disciplines ont tendance à être représentées comme des boucles fermées : pour analyser la réalité qu’elles ont modélisée en objet, elles inscrivent leurs recherches dans des protocoles hérités des théories formant les assises de leur identité scientifique. Il est vrai que sans cela, l’objet semble perdre de sa substance, car il se révèle dans sa pleine ambiguïté : être, en essence, le fruit d’une représentation. Mais c’est là oublier que la science, avant d’êtreexacte, se veut premièrement rationnelle : elle s’inscrit dans une pratique qui repose entièrement sur les démarches de ceux qui l’exercent. »
Cet ouvrage est le fruit d’un dialogue entamé il y a huit ans dans le cadre d’un colloque dont le propos visait à ouvrir un espace de discussion sur les processus de fabrication interdisciplinaire des savoirs.
Il réunit treize contributions rédigées par des chercheurs et chercheuses qui, formés à différentes traditions disciplinaires, nous livrent ici un témoignage précieux sur les dispositifs d’enquêtes qui mènent à la création de « lieux d’indisciplines » (Legay & Schmid, 2004).
Ces expériences ont pour point de départ une réflexion sur la parole, le récit, le texte ou la mémoire, comme autant de fil de chaîne qui, recoupant leurs fils de trame disciplinaires, les ont conduits à produire un discours scientifique original et ouvert au dialogue, essentiel à notre « société de connaissances.