Détection du vagabondage de la pensée en conduite : apports des mesures cardiaques et oculaires - Université Lumière Lyon 2 Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2016

Détection du vagabondage de la pensée en conduite : apports des mesures cardiaques et oculaires

Résumé

En France en 2014, plus de 3.300 décès restent à dénombrer sur nos routes (Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière [ONISR], 2015). La distraction et l'inattention sont considérées comme des facteurs contributifs de ces accidents. Elles semblent avoir des impacts négatifs différents sur les conducteurs mais seraient responsables d'une part équivalente des accidents (Mosedale et al, 2005). Sous le terme inattention se rassemblent différents états tels que la surcharge cognitive ou le vagabondage de la pensée (VP). Le VP peut être défini comme une réorientation endogène de l'attention, loin de la tâche en cours vers des pensées et sentiments auto-générés (Smallwood et Schooler, 2015). Le VP est un état récurrent en conduite puisque quatre conducteurs sur cinq déclarent avoir eu des pensées vagabondes durant leur dernier trajet et estiment passer plus d'un tiers de leur temps dans cet état (Berthié et al, 2015). Il est donc nécessaire d'étudier ce phénomène pour en limiter l'impact négatif. Le VP a été associé à un découplage perceptif se traduisant par une difficulté à traiter les stimuli externes (Smallwood et Schooler, 2015). Le coût cognitif engendré par ce découplage peut fortement gêner la mise à jour de la représentation de la situation du conducteur. Par ailleurs, le coût cognitif supplémentaire généré par le besoin de réorienter son attention sur la conduite pourrait être trop important surtout lors de fortes contraintes temporelles. De plus, le VP augmenterait le risque d'être considéré comme responsable d'un accident (Galera et al, 2012). Ce sur-risque serait imputable à un changement dans le comportement oculaire des conducteurs pendant le VP (He et al, 2011). De plus, cet état entrainerait une diminution des micro-régulations et une déviation de la position latérale du Îhicule plus importante (Lemercier et al, 2015). C'est pourquoi plusieurs études ont essayé d'identifier les épisodes de VP en collectant le comportement oculaire (Uzzaman et Joordens, 2011) et la variabilité de la position sur la voie (Gabaude et al, 2012). Dans la présente étude, les données cardiaques ont été collectées en plus des données oculométriques lors de sessions de conduite sur simulateur. Au cours de ses sessions, les participants devaient (a) réfléchir à des innovations dans différents domaines et (b) rapporter leurs pensées vagabondes. L'objectif était double : 1) identifier les modifications physiologiques associées à la présence de VP ; 2) mieux comprendre l'influence du VP sur le comportement oculaire des conducteurs. A terme, cette étude pourrait permettre d'apporter une aide au conducteur lorsque ce dernier est plongé dans des pensées vagabondes et se trouve dans une situation critique.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01415625 , version 1 (13-12-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01415625 , version 1

Citer

Guillaume Pepin, Séverine Malin, Jordan Navarro, Alexandra Fort, Christophe Jallais, et al.. Détection du vagabondage de la pensée en conduite : apports des mesures cardiaques et oculaires. 29e Entretiens Jacques Cartier. Facteurs humains, technologies embarquées et numériques : quel rôle pour les politiques de sécurité routière ?, Nov 2016, Lyon, France. 1 p. ⟨hal-01415625⟩
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