Se mobiliser au nom du féminicide : Généalogie d'une résistance à la violence patriarcale, México (1997-2018) - Thèses Lyon 2
Theses Year : 2023

Mobilization in the name of feminicide : genealogy of a resistance to patriarchal violence, Mexico (1997-2018)

Se mobiliser au nom du féminicide : Généalogie d'une résistance à la violence patriarcale, México (1997-2018)

Marylène Lapalus
  • Function : Author
  • PersonId : 1421641
  • IdRef : 266832679

Abstract

In the wake of feminicide, how have spaces of resistance against male violence, emerged,shifted and evolved in Mexico City between 1997 and 2018? This thesis provides an answer tothis question by analyzing multiples resources: archives, definitions, activist material, interviews, direct and indirect observations. This work highlights the contribution of Mexicanfeminists and stakeholders in shaping the term feminicide, developing its critical impact alongwith resistance strategies against patriarchal violence. We have adopted a rather genealogicalapproach consisting in analyzing a time segment defined by the advent of a neologism andcharacterized by the practical uses of a concept. We have identified three periods to follow thedevelopment of spaces of resistance: a stage of identification, a stage of formalization and astage of reorganization. The topic is addressed from four angles: event and discursiveconfigurations, stakeholders’ experiences and means of actions, gender-related issues and waysof delivering justice.This research shows that the spaces of resistance have contributed to define the concept offeminicide initially as a border issue in the midst of women’s murders in Ciudad Juárez.However, the broadening provided by the concept of feminicidal violence has enabled the issueto gradually encompass other forms of violence than just murders, and to acknowledge thereality of feminicidal violence throughout the country, including its capital. While the blamewas first shouldered on the basis of moral obligation towards the female victims of the northernborder, the marketing of the feminicide neologism made it possible to demystify the essentialistexplanations of violence against women, to trigger a change of outlook in the handling of lethalgender violence, which has turned to be a public concern and then an area of expertise, andeventually to facilitate the renewal of mobilization means. Moreover, the visual impact offeminicide on the outskirts of the capital from 2011 onwards, and then within the city itself, hasunderlined the connection between gender and other grounds of oppression such as class, age,ethnicity and sexuality in the causality of male violence. Finally, a decade after feminicide wasfirst written in Mexico's criminal code, a sense of frustration and anger has become the breedingground for a new way of obtaining justice from the perpetrators and the feminicide State:vindicatory resistance.
Comment, au nom du féminicide, émergent, se déplacent et se transforment les espaces de résistance contre la violence masculine dans la capitale du Mexique entre 1997 et 2018 ? Cette thèse répond à cette question en s’appuyant sur l’analyse de sources multiples : archives,discours définitionnels, matériel militant, entretiens, observations participantes et non participantes. Ce travail met en lumière l’apport des acteur.es et des féministes mexicain.es à l’élaboration du concept de féminicide, à l’évolution de sa charge critique ainsi qu’aux stratégies de résistance à la violence patriarcale. La démarche adoptée est généalogique au sens où elle consiste à analyser une séquence temporelle délimitée par l'irruption d'un néologisme et marquée par les usages discursifs et pratiques d'un concept. Trois périodes ont été identifiées pour suivre l’évolution des espaces de résistance : une phase d’émergence, une phase d’institutionnalisation et une phase de recomposition. La problématique est abordée selon quatre axes : les configurations évènementielles et discursives, les expériences et les modalités d’action des acteur.es, les enjeux liés au genre et les manières de faire justice.Ce travail montre que les espaces de résistance ont travaillé à définir le concept de féminicide d’abord comme une question frontalière dans le contexte des assassinats de femmes à CiudadJuárez. L’extension proposée par la notion de violence féminicide a cependant permis d’inclure progressivement à la problématique d’autres formes de violence que les assassinats et de penser l’existence de la violence féminicide partout dans le pays, y compris dans la capitale. Si la mise en commun du tort a d’abord eu lieu sur le versant de l’obligation morale vis-à-vis des femmes victimes de la frontière nord, la promotion du néologisme féminicide a permis de déconstruire les explications essentialisantes de la violence contre les femmes, de déterminer un changement de perspective dans le traitement de la violence létale de genre qui est devenu un problème public puis un champ d’expertise et enfin d’accompagner le renouvellement des modalités de mobilisation. Par ailleurs, la visibilisation du féminicide aux portes de la capitale à partir de2011, puis au sein de la ville, a permis de mettre en évidence l’articulation du genre avec d’autres contextes d’oppression comme la classe, l’âge, l’ethnie et la sexualité dans les motifs de la violence masculine. Enfin, dix ans après l’entrée du féminicide dans les codes pénaux du Mexique, un constat d’impuissance et de colère est devenu le terreau d’une nouvelle manière d’obtenir réparation de la part des coupables et de l’État féminicide : la résistance vindicatoire.
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tel-04719672 , version 1 (03-10-2024)

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  • HAL Id : tel-04719672 , version 1

Cite

Marylène Lapalus. Se mobiliser au nom du féminicide : Généalogie d'une résistance à la violence patriarcale, México (1997-2018). Sociologie. Université Lumière - Lyon II, 2023. Français. ⟨NNT : 2023LYO20119⟩. ⟨tel-04719672⟩
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