A new national imagination: Ecuador becomes the center of the world in Javier Vásconez's novels, El viajero de Praga (1996) and Hoteles del silencio (2016)
Un nouvel imaginaire national : l'Équateur devient le centre du monde dans les romans de Javier Vásconez, El viajero de Praga (1996) et Hoteles del silencio (2016)
Résumé
‘An invisible literature is one that no one reads, no one comments on, no one dialogues with, no one takes into account’. It is in the light of this unequivocal assessment of Guatemalan literature that I would like to consider the case of Ecuadorian literature. Twenty years ago, the Guatemalan critic and novelist Arturo Arias spoke in this way of the literature produced in the intercontinental isthmus from the 1990s onwards, and in particular of its marginal status in relation to the major centres of cultural power. The same seems to be true of Ecuadorian literature, which is more marginalised than ever, as it is little read and poorly disseminated in Latin America, and even less so in Europe or the United States. ‘The centre/periphery binomial still seems relevant, in the sense that it articulates a relationship between the dominant and the subaltern in terms of the norms, canons, aesthetic values and tastes defined by the centre and imposed on the margins’. Through the study of two novels by Javier Vásconez (Quito, 1946), El viajero de Quito (1996) and Hoteles del silencio (2016), I propose to analyse a case of literary reconfiguration of the centre/periphery binomial. More specifically, I want to examine the stratagems and strategies put in place by this writer to be part, at all costs, of a central and visible literary space, from which, until there is proof to the contrary, literature produced in Ecuador is excluded. For the past twenty years, the writer has been working to make his country a geographical space towards which all world literature would converge.
« Une littérature invisible est une littérature que personne ne lit, que personne ne commente, avec laquelle personne ne dialogue, dont personne ne tient compte. » C'est à l'aune de cette appréciation sans appel de la littérature guatémaltèque que je souhaite envisager le cas de la littérature équatorienne. Le critique et romancier guatémaltèque Arturo Arias évoquait de cette façon, il y vingt ans déjà, la littérature produite dans l'isthme intercontinental à partir des années 90 et particulièrement sa condition marginale par rapport aux grands centres de pouvoir culturel. Or il en va apparemment de même pour la littérature équatorienne, plus que jamais marginalisée au sein de la marge, tant elle est peu lue et mal diffusée en Amérique latine, et moins encore en Europe ou aux États-Unis. « Le binôme centre / périphérie semble toujours d'actualité, en ce sens qu´il articule une relation entre dominant et subalterne en fonction des normes, des canons, des valeurs esthétiques et des goûts définis par le centre et imposés aux marges. » A travers l'étude de deux romans de Javier Vásconez (Quito, 1946), El viajero de Quito (1996) et Hoteles del silencio (2016), je me propose d'analyser un cas d'une reconfiguration littéraire du binôme centre / périphérie. Il s'agit plus précisément de faire état des stratagèmes et des stratégies mis en place par cet écrivain pour faire partie, à tous prix, d'un espace littéraire central et visible, dont est exclu, jusqu'à preuve du contraire, la littérature produite en Équateur. L'écrivain s'emploie en effet depuis vingt ans à faire de son pays un espace géographique vers lequel convergerait toute la littérature mondiale.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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