La démarche que j’ai choisie pour présenter des éléments relatifs à ma carrière scientifique à l’Inserm s’inscrit dans la perspective unique qu'offre l'autoethnographie : apprendre à connaître ce qui est de l’ordre de la généralité - le social, le culturel et le politique - par l'exploration de qui est du domaine personnel et individuel. Les chercheurs qui utilisent l’approche autoethnographique s'efforcent de "relier les aspects autobiographiques et personnels aux registres culturel et social en privilégiant l'action concrète, l'émotion, l'incarnation, la conscience de soi et l'introspection... ". (p. xix). (Douglas and Carless 2013) (traduit par AG). Au delà de l’exercice autobiographique et du témoignage, cet essai vise à mieux comprendre, à partir de mon exemple personnel, les modalités des relations de travail qui peuvent s’établir entre chercheurs en SHS et chercheurs qui travaillent dans les sciences bio-médicales et de la santé publique. En ce sens le qualitatif de « scientifique » porte autant sur le champ scientifique qui est l’objet de ce travail que sur la démarche employée pour décrire et interpréter les récits qui y sont présentés. Cet essai dépasse le cadre simple du « témoignage » et a l’ambition d’être considéré comme un travail de recherche mené à l’aide de l’approche auto-ethnographique.