Une enquête sur données représentatives de la population des électeurs français menée dans le cadre de l'opération Voter Autrement 2022 permet d'imaginer quelle aurait été l'issue de l'élection présidentielle française si le mode de scrutin avait été différent. Une deuxième enquête, cette fois in situ et non représentative, aboutit à la même conclusion : le gagnant aurait été le même, que le mode de scrutin soit le mode de scrutin actuel, le vote par approbation, le vote par évaluation ou le jugement majoritaire. Au-delà, nos analyses conduisent à deux résultats nouveaux. D'une part, nos données représentatives permettent de montrer que le classement des candidats reste assez stable entre le vote officiel et deux des votes multi-nominaux testés. Cette convergence, qui rompt nettement avec les résultats habituellement observés dans le cadre de ce type d'expérimentations menées en France depuis 2002, témoigne de l'évolution de la perception des candidats par les votants français. D'autre part, nous mettons en évidence le risque de fortes discontinuités des résultats électoraux calculés avec le jugement majoritaire.